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Pour un jardin libre et instable

Terres-des-confins

 "J'aime imaginer mon jardin comme un avatar de mon esprit. Semblable et pourtant si différent. Comme un rêve volage que l'incarnation, soumis à un univers autre, apparaîtrait sous une nouvelle apparence. Gardant un fil ténu de mon lointain espace , je suis , apprenant , découvrant et désorienté. Je puis prendre moultes formes mais ycelles se gardent une liberté , une orientation qui m'échappent. Décontenancé, je tente de reprendre la main , la maîtrise de mon sujet, comme si cette perte ne pouvait aboutir qu'à l'alienation. Une dissolution dans les eaux mouvantes, une érosion en fines particules.

Acceptation. 

Que notre corps s'étire vers le ciel ou fouisse sous les terres , que notre épiderme se courbe sous les vents et s'étiole sous les pluies, notre esprit se meut et continue de s'égarer . Il demeure, différent et pourtant si semblable..."

Je pourrais penser que je suis en retard en cette saison . Même si le jardin en évolution semble répéter les gammes que j'égrène sur ma partition, les notes entrevues sont jouées avec un octave, un intervalle dû aussi bien au temps saisonnier que celui que je crois posséder .

D'un côté les pluies et les fluctuations du climat donnent le tempo tandis que mes semblantes priorités orientent mes interventions. La partition m'échappe mais le jardin apporte aussi des musiques inattendues et c'est tout le bonheur qu'il puisse offrir, une musicalité et des refrains dont nous ne sommes pas toujours le chef d'orchestre. 

Ici les pluies abondantes depuis des mois et les nuances de vert donnent le ton. Les anicroches escargotiennes ou limaçonnes s'en donnent à coeur joie et après la pyralie de l'an dernier, l'yponomeutie se gave de mes fusains ( mais ces dernières bien qu'exfoliantes ne devraient pas être fatales pour les arbustes).


Pour les abords du jardin , le potager fleuri commence ses premieres floraisons et le cercle de marguerites entonne sa ritournelle , essayant de nous faire oublier la fin de nos derniers buis. Je ne me lasse jamais d'admirer mon houx merlinien.

 

Le jardin prairie. Le lieu de mes folles pensées et perditions... 
C'est ici que je passe le plus de temps. Ne croyez pas qu'il suffit de laisser pousser les herbes et d'y tracer des cheminements. 
Je n'aime pas le terme de jardin Punk comme s'il suffisait d'offrir à un espace vert de reprendre ses droits. D'y passer deux ou trois fois et de faucher à la bonne saison . Certes la faune appréciera et les plantes sauvages également mais vous obtiendrez un espace qui serait plus une frîche qu'un jardin. 
Le jardin est à mon sens un lieu où nous devons nous sentir à notre place, parmi la faune et la flore. Cela demande beaucoup plus de temps et de "travail", d'ingeniosité afin que jardin se marie avec accueil des espèces sauvages. C'est pour cela que j'ai construis mes biotipis et que j'imagine encore des niches pour toutes sortes de "bestioles" . Garder des espaces en libre expression en evitant d'y fouler le pied tout en y implantant des plantes mellifères. Nous devons certes militer pour garder des "parcs" et zones naturelles pour preserver la diversité, des "foyers" où nous n'aurions pas notre mot.
Le jardin ne doit pas être la volonté de plier la Nature à notre image, à une mode mais il est la représentation de notre souvenir, notre attachement à la Terre, de l'accueil ,de notre animalité...
 Quel est le meilleur endroit pour accueillir nos amis , notre tribu... 
 Le jardin!
 Comme un lointain souvenir...

Voilà , une longue ballade que j'espère vous aura plue. Bien sûr je travaille de nouveau sur les herbaglyphes avec un nouveau en préparation. Une dernière photo ( un peu envers du décor) pour rappeler que si je n'ai pas trop le temps de poster des articles c'est aussi en partie qu'en coulisses, ces projets demandent pas mal d'efforts et que le soir je suis un peu fourbi. Ne m'en veuillez point de pas commenter tous vos posts

15 commentaires:

  1. J'ai pris connaissance de ton message. Oui, commentaires ouverts.
    Je passe vite, mais plus tard pour un com plus complet.
    Et pour ta dernière photo, tu nous montres les cous lisses de l'exploit.
    À très vite. > Yann

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  2. Comme tu manies bien l'expression poétique, philosophique, et ritournelle paysanne.
    À chaque fois que je te relis, je découvre une autre facette de ton raisonnement.
    Le jardin, on ne peut lui faire faire ce qu'on veut.
    Ce serait l'emprisonner dans une funeste destinée.
    Il faudrait être à l'écoute. Il nous montre ce qui lui convient le mieux.
    Et sûr que pour les parasites, pyrales et autres que tu nommes et tu montres, ton jardin appelle à l'aide.
    Tu sais l'écouter, en sourdine il te parle.
    Et vous insectes allez donc voir dans les biotipis. C'est fait pour vous.
    Et comme moi dans les églises, tu es apprenant et découvrant.
    Amic@lement. > Yann

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    1. Merci Yann et d'apprécier ma démarche. Tu auras remarqué que même les lapins s'interessent à mes biotipis. En fait ils en veulent à mes jeunes plants d'ipomées qui sont encore tendre ( j'ai eu une razzia lapinesque l'an dernier et j'ai du recommencé ) . D'où cette année un petit enclos autour des tipis ( vue sur une photo ), le temps qu'ils grandissent et gagnent les cîmes. J'espère que cela suffira. Oui "les cous lisses" soulignent la mise en oeuvre de mes projets ( un élément y apparait sur un projet d'un biotipi d'un nouveau genre mais aurais- je le temps?
      A bientôt...

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  3. Tu as encore une fois fait preuve d'un grand talent d'observation.
    Moi, j'étais devant, et rien vu de tout ça.
    Bon, pour le taureau et l'aigle, faut que j'y retourne, changer mon angle de prise de vue.
    Mais pourtant on voit assez bien le dos de la reliure.
    Peut être effacé par le frottement des mains des fidèles.
    Touchait-on ces statues? Geste de dévotion?
    À bien tôt. > yann

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  4. Au début je pensais que c'était le nom du graveur puis j'ai fait tilt ! mais bien sûr ! Peut être que les deux autres ne sont pas gravées...Au fait il semble y avoir un chemin de croix dans cette abbatiale. Tu l'as vu ?

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  5. Je viens de vérifier, j'ai omis de photographier le chemin de croix dans sa totalité.
    J'ai juste la station XIV, avec en premier plan la piéta du XVI ème.
    œuvre muséale.
    Je prévois plusieurs billets sur cette abbatiale, mais sans aucun empressement particulier.
    Et pour l'absence de signature sur deux dos de la reliure, je vais les graver moi même :-))
    > Yann

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  6. AAAaaaaaahhhh. ( c'est qu'on appelle de la gravure sur "soi"... ;))

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  7. J'adore me promener dans ton jardin, il est accueillant et vivant. Tout en étant savamment orchestré, il laisse beaucoup de place à l'improvisation. Il te ressemble certainement, et nous permet donc de te connaître un peu à travers lui.
    J'aime beaucoup la photo où se trouvent la table, les bancs, et le soleil rasant, un lieu idéal pour la lecture, l'écriture ou bien alors la méditation.
    Je vois que tu as un magnifique tilleul, récoltes-tu sa fleur et sa bractée ?
    Je vois également que tu as eu la visite d'un petit lapinou, fort intéressé, dirait-on par ce qui se cache dans le biotipi.
    Un régal ce billet, merci Menalque. Je viendrai à nouveau regarder tes photos, car je suis sûre de ne pas avoir tout remarqué, il est si riche.
    Pas de souci si tu n'as pas le temps de commenter nos blogs, tu as tant à faire déjà chez toi. :-)
    Beau et doux week-end.

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    1. Merci Françoise. Une table aussi pour boire l'apéro ou manger un barbec... ;) Pour le tilleul , oui , il déborde tellemnt que j'en ai pour l'année et j'en offre aussi. Pour le lapinou c'est pour cela que j'ai mis le petit grillage au pied des biotipis, c'est vorace les longues oreilles. Pour le fait d'en apprendre un peu plus sur chacun, c'est toujours une facette entrevue et bientôt je vais integrer radio "Terres des confins" . Une playlist de 10 , 15 ou 20 h de musique très eclectique qui sont aussi une autre facette. A bientot ( sur les ondes.... ;)

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    2. Je n'avais pas pensé à l'apéro ou au barbec, en effet, c'est très important aussi ! :-)
      Tu nous donneras le lien de cette radio "Terre des confins" que nous puissions aller découvrir la playlist dont tu parles ?
      A bientôt, Menalque.

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    3. Pour la "radio" , je l'intègrerai dans le menu de droite avec Spotify ( certes pour les comptes gratuits , ll y a de la pub mais la découverte de nouvelles musiques me fait un bien si réparateur que je ne peux plus m'en passer)

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    4. OK, je surveillerai.
      Découvrir, écouter de nouvelles musiques a en effet un pouvoir réparateur, je confirme.
      Bel après-midi, Menalque. Chez moi, le soleil est enfin arrivé ! :-)

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  8. Tu es unique, le seul à avoir cherché le nom de la ferme auberge.
    Et dans la foulée, le nom des agriculteurs.
    J’espérais que nos blogs potes rebondissent sur une structure ferme auberge par chez eux.
    Des producteurs qui valorisent leurs produits maison, bio de surcroît.
    Tu parles d'une playlist. Je ne la vois pas, je repasse ....
    J'aime bien fréquence verte, assez francophone, et du assez récent façon découvertes.
    En concert, il y a qqs jours, je suis allé voir Gwendoline. > Yann

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    1. Et t'ai trouvé une coupe de la formation du Climont...(cf lien dans le commentaire) bon elle explique pas tout. Les fermes auberges c'est cool mais par chez moi c'est pas trop leur dada (ici dans la Somme c'est grosse production ou les petites font des dégustations mais très rarement auberge faut monter plus dans le Nord-Flandres. les fermes auberges il me semble qu'on les trouve plus souvent en région montagnarde-
      Oui j'ai cherché pour la ferme car comme je connais pas la région mais j'adore la geologie , comme d'hab , j'ai voulu creusé le sujet...
      Gwendoline , je ne connais pas - le groupe de cold wave rennais ? T'es un Chevalier Ricard?
      Fait penser à mix Daho-Cure
      Pour la playlist cela sera intégrer en menu latéral mais avec spotify ( cf réponse à Françoise ci dessus)-

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  9. Je n'avais pas vu qu'il y avait un lien actif dans ton commentaire.
    Montrant l'ère primaire.
    Mais le poux dingue est de l'ère secondaire, strate en haut du grès vosgien.
    Pour une partie du grès des Vosges, on parle de bunt sand stein.
    Bunt, bigarré. Sand, sable, stein, tu dois savoir :-))
    > Yann

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